Une décision qui suscite la polémique au Togo : une quarantaine de lycéens ont été exclus cette semaine de leurs établissements dans la région des Plateaux-Ouest, sur ordre de la direction régionale de l’Éducation. Ces sanctions frappent des élèves accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des camarades, conduisant à des grossesses précoces au sein de leur école.
Les 43 élèves sanctionnés, âgés de la 6ᵉ à la terminale, sont accusés par la direction régionale de l’Éducation d’être « responsables de grossesses chez des élèves filles ». Exclus de tous les établissements de la région jusqu’à la fin de l’année scolaire, ils pourront néanmoins poursuivre leur scolarité dans une autre région.
Au Togo, les chiffres officiels révèlent près de 3.000 grossesses en milieu scolaire chaque année.
Face à une « recrudescence inquiétante des grossesses » dans les établissements, la direction régionale de l’Éducation veut « dissuader » ces situations et garantir une scolarité plus sereine aux jeunes filles. En effet, les grossesses précoces ont souvent un impact négatif sur leurs résultats scolaires et augmentent le risque de déscolarisation.
Ce phénomène est qualifié de fléau par de nombreuses réactions. Cependant, des organisations de la société civile s’interrogent : la réponse apportée est-elle vraiment adaptée ? La Ligue des consommateurs du Togo, par exemple, souligne que les sanctions seules ne suffiront pas à résoudre un problème aussi complexe. D’autres acteurs plaident pour un accompagnement renforcé, tant des filles que des garçons, face aux grossesses précoces.
En 2019, l’OMS estimait à 21 millions le nombre de grossesses chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde, rappelant l’ampleur de ce défi.