Le pouvoir malien bascule dans la terreur. Alors que l’opposition prévoit une manifestation pacifique ce vendredi 9 mai pour dénoncer la dissolution des partis, cinq ans de dictature militaire et le pillage du pays, les nervis du régime sortent du bois. Dans des vidéos glaçantes diffusées sur les réseaux sociaux, des membres du Conseil National de Transition – l’assemblée fantoche de la junte – appellent ouvertement au lynchage des contestataires. “Il faudra marcher sur nos cadavres”, hurle Moulaye Keita, l’un de ces ultras du putsch, tandis que Mamari Biton Coulibaly promet d’épargner “seuls ceux qui viendront avec femmes et enfants”.
Derrière ce langage de miliciens se cache une stratégie assumée : provoquer un bain de sang pour justifier la répression. La preuve ? Des proches du Premier ministre ont été identifiés parmi les agresseurs lors de précédents rassemblements. Pendant ce temps, la police “conseille” d’annuler la marche et la justice menace de sévir contre les “troubles à l’ordre public”. Un scénario bien rodé où médias d’État parlent de “mobilisation spontanée” quand l’opposition dénonce des nervis payés par le régime.
Le silence assourdissant des généraux au pouvoir en dit long sur leur panique. “C’est la première fois en cinq ans qu’ils sont acculés”, confie un leader de la résistance démocratique. Entre appels au meurtre, milices lâchées dans les rues et menace judiciaire, le régime joue sa survie en instrumentalisant la violence. Mais jusqu’à quand les Maliens se laisseront-ils museler ? Vendredi sonnera peut-être l’heure de vérité pour cette Transition devenue cauchemar.