À Marrakech, lors des Market Days du prestigieux Africa Investment Forum placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi du Maroc, une voix a retenti plus fort que les autres : celle d’Ibrahim Magassa, Président d’Algest Investment Bank. Devant le Président de la BAD, la Ministre des Finances du Maroc et les plus puissants acteurs financiers du continent, le banquier franco-ivoirien a livré un message sans détour : « Le vrai problème de l’Afrique n’est pas le manque d’argent, mais le manque de préparation des projets. »
Dans un contexte où le déficit infrastructurel dépasse les 170 milliards de dollars par an, soit plus de 4 000 milliards $ à l’horizon 2025, Magassa a tiré la sonnette d’alarme : plus de 40 % des Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité, plus de 300 millions manquent d’eau potable, et la circulation est 4 à 5 fois plus difficile qu’en Asie. Pour lui, seule une mobilisation coordonnée banques d’affaires, fonds souverains, gouvernements peut inverser la tendance.
Expert reconnu, récemment nommé Ambassadeur de Bonne Volonté de l’UNESCO pour la Priorité Afrique, une première mondiale pour un banquier, Magassa a rappelé que les financements existent, mais que la clé reste la structuration : études de marché complètes, modélisation financière solide, gestion du risque conforme aux standards internationaux. « Quand un projet est bien préparé, les financements arrivent tout seuls », a-t-il martelé.

Algest Investment Bank, présente à Paris, Abidjan et Brazzaville, en est la preuve vivante : refinancement historique de 14,5 milliards USD au Ghana, mobilisation de milliards au Gabon, Congo, Tchad, Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina… Des opérations qui lui valent aujourd’hui un rôle central au sein du Forum, chargé de piloter une session de haut niveau sur la mobilisation du capital domestique et international.
Magassa a également insisté sur une évidence trop souvent ignorée : l’Afrique ne comblera jamais ses besoins si les banques d’affaires, les fonds souverains et les États n’alignent pas enfin leurs stratégies.
➡️ Aux banques d’apporter ingénierie et structuration.
➡️ Aux fonds souverains de jouer les catalyseurs.
➡️ Aux États d’assurer stabilité institutionnelle et lisibilité pour les investisseurs.
Un appel à l’ordre applaudi par l’ensemble des délégations.
L’édition 2025 du Forum, conclue par 15 milliards USD d’intentions de financement, confirme la force de ce rendez-vous unique capable de transformer les idées en engagements concrets.
Et dans cette dynamique, la voix d’Ibrahim Magassa résonne comme un avertissement… mais surtout comme une feuille de route : préparer mieux, structurer mieux, s’aligner mieux pour enfin donner à l’Afrique les infrastructures qu’elle mérite.



