Un nouveau bain de sang secoue le Nigeria
Dans la nuit du 18 au 19 avril, des hommes armés ont perpétré une attaque meurtrière dans l’État de Benue (centre du Nigeria), faisant au moins 56 victimes selon un bilan provisoire. Le conseiller média du gouverneur, Solomon Iorpev, a révélé ce chiffre à l’AFP après la visite du gouverneur Hyacinth Alia sur les lieux du drame, révisant ainsi un précédent bilan de 17 morts.
Une spirale de violence intercommunautaire
Ces attaques, attribuées par les autorités locales à des “bergers présumés”, s’inscrivent dans un contexte de tensions récurrentes entre éleveurs nomades (majoritairement musulmans fulanis) et agriculteurs sédentaires (souvent chrétiens). Ces conflits pour l’accès aux terres et aux ressources prennent régulièrement une dimension ethnique et religieuse.
Une région en proie à des violences chroniques
Cette tragédie survient quelques semaines après deux attaques similaires dans l’État voisin du Plateau qui avaient fait plus de cent morts. “Le bilan pourrait encore augmenter”, a prévenu M. Iorpev, alors que les opérations de recherche se poursuivent.
Les racines d’un conflit complexe
Plusieurs facteurs alimentent ces violences :
- La raréfaction des terres due au changement climatique et à l’expansion humaine
- L’accaparement des terres et les tensions économiques
- L’influence de prédicateurs religieux extrémistes
- La concurrence mortelle pour des ressources limitées
Appel à l’aide fédérale
Soulignant que “la province de Benue est stratégique pour la sécurité alimentaire du Nigeria”, le représentant du gouverneur a lancé un appel pressant au gouvernement fédéral pour qu’il intervienne et mette fin à cette spirale de violence.
Les forces de sécurité ont été déployées dans la région, mais les attaques se poursuivent, révélant l’incapacité des autorités à protéger les populations civiles dans cette zone particulièrement instable du pays le plus peuplé d’Afrique.