La Russie et les talibans, c’est officiel ! Après des années de flirt, Moscou a franchi le pas ce 17 avril : la Cour suprême les retire de sa liste terroriste, avec effet immédiat. Simple formalité… ou vrai tournant géopolitique ?
La Russie joue la carte de la légalité : c’est officiellement la Cour suprême qui a mis fin, ce jeudi, à 22 ans de statut terroriste pour les talibans. Motif invoqué ? Ils auraient « cessé toute activité justifiant ou soutenant le terrorisme ». Un revirement qui tombe à point nommé : depuis l’attentat du Crocus City Hall (mars 2024, 145 morts), Moscou et Kaboul ont intensifié leur coopération antiterroriste – notamment contre l’EI-K, ennemi commun des talibans.
Pas encore une reconnaissance officielle, mais un pas décisif. Aucun État ne légitime encore le régime taliban – mais la Russie, elle, accélère sa normalisation. Preuve que ce rapprochement est ancien : Moscou recevait déjà des émissaires talibans avant 2021. Depuis la guerre en Ukraine, les signaux se multiplient : présence au Forum de Saint-Pétersbourg, visite à Kaboul de Sergueï Choïgou (décembre 2023) pour évoquer une « coopération renforcée ». Sur Telegram, le canal pro-armée Rybar salue même des opportunités économiques… notamment minières. Preuve que les talibans ne sont plus des parias, mais des partenaires en devenir.