La commune d’Ebimpé a connu un week-end mouvementé.
Des propriétaires terriens ont mené un sit-in pacifique sur le chantier de nouveaux bâtiments réalisés par la société immobilière Alliances-CI, entraînant l’arrêt temporaire des travaux. Une mobilisation qui exprime un malaise ancien autour des droits coutumiers.
Droits coutumiers : un dossier sensible qui refait surface
Depuis plusieurs années, les familles détentrices des terres affirment n’avoir pas reçu les compensations qui leur avaient été promises.
Réunions, dossiers déposés, démarches administratives… pour beaucoup, l’attente dure depuis plus de dix ans.
Au cours du sit-in, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur frustration et réclamer plus de clarté. Comme le confie une habitante, très émue :
« Nous voulons seulement que la lumière soit faite. Ce sont nos terres, nous voulons ce qui nous revient. »
Alliances-CI affirme avoir respecté ses engagements
Face à la contestation, la société Alliances-CI, par la voix de M. Soro, a réagi.
L’entreprise assure avoir versé la totalité des droits coutumiers à l’AGEF, l’Agence de Gestion Foncière, structure officielle chargée par l’État de redistribuer ces compensations conformément aux procédures en vigueur.
Une communication qui confirme la volonté des acteurs privés de se conformer aux règles fixées par les autorités.
Des interrogations persistent chez les propriétaires
Sur le terrain, certains propriétaires affirment n’avoir pas reçu leurs compensations ou seulement une partie.
Ils demandent plus de transparence pour comprendre où se situe le blocage administratif.
« Si l’entreprise dit avoir payé, nous voulons juste savoir où cela coince », explique un membre du Collectif.
Pas d’accusations directes, mais une volonté de comprendre et d’être rassurés.
Les autorités appelées à arbitrer pour apaiser les tensions
Face à la persistance des incompréhensions, les propriétaires demandent :
une clarification officielle des montants versés,
une vérification des listes des ayants droit,
une médiation encadrée par les structures administratives et coutumières.
Un appel à l’intervention de l’État pour ramener la sérénité et garantir la transparence.
Un enjeu national : mieux encadrer les droits coutumiers
L’affaire d’Ebimpé met en lumière un défi qui concerne plusieurs régions du pays :
la nécessaire modernisation de la gestion foncière et la protection des familles lors des grands projets de développement.
L’État ivoirien a déjà engagé plusieurs réformes dans ce domaine, et ce dossier pourrait renforcer les efforts en cours pour améliorer la traçabilité, la gouvernance foncière et la confiance entre les acteurs.
Conclusion : restauration du dialogue et transparence, la voie vers une sortie de crise
À Ebimpé, les propriétaires ne contestent pas le développement.
Ils demandent de la clarté, de la compréhension et le respect des procédures.
Les autorités sont désormais attendues pour jouer leur rôle d’arbitre et permettre au chantier de reprendre dans un climat apaisé.



