Reçu ce lundi 3 novembre 2025 au siège du parti à Cocody, le Groupe Initiative pour la Réconciliation et la Sauvegarde du PDCI-RDA (IRS) est ressorti déçu, presque consterné, face au refus catégorique de la direction d’ouvrir le dialogue sur deux sujets explosifs : la composition du comité électoral et le montant jugé abusif du cautionnement fixé à 500 000 FCFA pour les candidats aux législatives.
Malgré un échange qualifié de « courtois », le ton de fond reste glacial.
Le Secrétaire exécutif chargé des élections, Me Blessy Jean Chrisostome, a fermé la porte à toute recomposition du comité électoral présidé par Jean Marie Kacou Gervais, estimant qu’il était « trop tard » pour modifier quoi que ce soit. Il a également maintenu sans discussion la caution à 500 000 FCFA, dont 400 000 iront directement dans les caisses du parti et 100 000 à la Caisse des Dépôts et Consignations du Trésor public.
En face, le Groupe IRS n’a pas mâché ses mots. Ses membres ont dénoncé une dérive autoritaire et une gestion « verrouillée » du processus électoral interne, qu’ils jugent contraire à l’esprit de réconciliation qu’ils prônent.
Le collectif, conduit par Anoman Kouao Magloire, propose une nouvelle commission électorale plus représentative, composée notamment de figures respectées comme Adiko Roland, Body Théodore, Logbo André ou encore Kamagaté Brahima.
Ils réclament aussi une réduction drastique du cautionnement à 100 000 FCFA, afin de permettre à tous les militants, y compris les plus modestes, de participer librement à la vie démocratique du parti.
Mais au final, aucune avancée.
Le PDCI-RDA, fidèle à ses vieux réflexes, campe sur ses positions pendant que la base gronde et que la fracture interne s’élargit. Ce nouveau bras de fer révèle les profondes tensions qui minent le parti, déjà affaibli par la disparition du président Henri Konan Bédié et les querelles de succession.
Entre opacité, mécontentement et frustration, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire semble aujourd’hui incapable de parler d’une seule voix.
Et pendant que les cadres se disputent le contrôle des structures internes, les militants, eux, s’interrogent : le PDCI-RDA a-t-il encore la force de se réinventer ?




