C’est un geste politique rare, presque inattendu, qui pourrait bien redessiner les contours du climat national en Côte d’Ivoire. Selon des informations exclusives du média Jeune Afrique, le président Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo se sont parlé directement au téléphone à la fin du mois de juillet 2025, après plus d’un an et demi de silence entre les deux hommes. Depuis février 2024, leurs rares échanges passaient exclusivement par des émissaires, illustrant la profondeur du fossé politique entre ces deux figures majeures de la scène ivoirienne.
Mais à son retour de France le 16 juillet, le chef de l’État aurait pris l’initiative d’appeler Laurent Gbagbo pour s’enquérir de sa santé et lui proposer une rencontre, afin d’aborder ensemble la situation politique du pays. Une démarche qui, bien que discrète, sonne comme un signal fort à quelques mois d’une élection présidentielle très attendue en 2025.
Ce rapprochement intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques, une recomposition de l’opposition, et une attente croissante de la part des Ivoiriens pour une atmosphère apaisée et inclusive. Le fait que Ouattara tende la main à Gbagbo, ancien rival historique, pourrait marquer une volonté nouvelle de décrispation et de consolidation de la stabilité politique, après des années de rivalités, de méfiances et d’occasions manquées.
Reste à savoir si cette ouverture débouchera sur une rencontre concrète, et si les discussions à venir permettront d’engager un dialogue national plus large, intégrant les forces politiques majeures. Dans tous les cas, ce coup de fil — symbolique mais chargé de promesses — pourrait bien constituer un tournant silencieux mais décisif dans l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire.