Orano, le groupe français spécialisé dans l’exploitation de l’uranium, a annoncé cette semaine le redémarrage des travaux préalables à la construction de sa deuxième mine d’uranium au Niger, le projet Imouraren.
Cette initiative intervient dans un contexte de hausse de la demande et des prix du combustible nucléaire, et malgré des rumeurs sur l’arrivée potentielle de la compagnie russe Rosatom.
Orano exploite actuellement la seule mine d’uranium en activité au Niger, représentant entre 15 et 17 % des besoins français en combustible nucléaire.
Depuis la fermeture de la mine de Cominak en 2021 en raison de l’épuisement du gisement, Orano avait interrompu le développement d’Imouraren en 2015 suite à la baisse des prix et de la demande du combustible nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011.
Le porte-parole de la compagnie a déclaré à l’AFP : « Imouraren SA (filiale locale d’Orano) a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement d’Imouraren. Les infrastructures ont d’ores et déjà été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux. »
Ce redémarrage intervient alors que le gouvernement nigérien aurait des négociations en cours pour permettre à Rosatom, la société nucléaire d’État russe, de prendre le contrôle des actifs d’uranium détenus par Orano au Niger. Depuis le coup d’État de juillet 2023, la junte militaire au pouvoir s’est éloignée de l’ancienne métropole française pour renforcer ses liens avec la Russie.
En parallèle, la Société des Mines d’Azelik (SOMINA), une coentreprise entre la China National Nuclear Corporation et l’État nigérien, a également repris ses activités après les avoir interrompues en 2014. La demande croissante en énergies bas carbone favorise la remontée des cours de l’uranium et justifie ces reprises d’activité.
Orano (ex-Areva) continue de jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement en uranium de la France, essentiel pour ses centrales nucléaires. L’uranium est également une source précieuse de devises étrangères pour le Niger, étant le principal produit minier du pays. Outre Orano, des entreprises canadiennes telles que GoviEx Uranium et Global Atomic possèdent des projets d’uranium au Niger, bien qu’elles n’aient pas encore lancé la production.