Plus de dix jours après sa tentative de coup d’État ratée contre le président Patrice Talon, le lieutenant-colonel Pascal Tigri reste officiellement introuvable. Mais selon les services de renseignements béninois, sa fuite est désormais presque entièrement reconstituée
Du Bénin au Togo : la première échappée
Dès le 7 décembre, jour du putsch manqué, Pascal Tigri aurait quitté le Bénin pour se réfugier au Togo, à Lomé. Les renseignements béninois affirment avoir retracé ses déplacements grâce à son téléphone et à des communications interceptées. Une demande officielle d’arrestation et de remise aux autorités béninoises a été adressée à Lomé, sans réponse à ce jour
Un itinéraire sous haute protection
Selon plusieurs sources sécuritaires, Tigri aurait ensuite quitté le Togo à bord d’un avion privé, transitant par Ouagadougou, avant d’être transféré au Niger. Il serait actuellement logé dans une villa ministérielle à Niamey, à proximité immédiate de lieux stratégiques du pouvoir nigérien.
Soupçons lourds contre l’AES
À Cotonou, les soupçons sont graves : le Niger et le Burkina Faso sont accusés d’avoir, au minimum, facilité la fuite du chef des mutins. Des vols suspects, des transpondeurs coupés, de fausses autorisations aériennes et même une coordination régionale sont évoqués par des sources sécuritaires béninoises
Guerre politique et informationnelle
Les autorités béninoises pointent aussi une offensive médiatique et informationnelle, avec la diffusion de fake news et d’appels à la révolte le jour même du putsch. Des figures proches des régimes de l’AES sont dans le viseur de la justice béninoise, qui a déjà émis des mandats d’arrêt internationaux
Un dossier explosif
Pour le gouvernement béninois, l’affaire dépasse désormais le cadre d’un simple coup d’État manqué. Elle est perçue comme une agression régionale potentielle, aux conséquences diplomatiques majeures.
« Nous sommes un peuple combatif, nous ne nous laisserons pas faire », prévient un ministre béninois



