À l’approche des fêtes de fin d’année, période de forte consommation de volailles, l’État ivoirien a décidé de frapper fort pour préserver la santé des populations et sécuriser toute la filière avicole. Depuis ce vendredi 12 décembre, le ministère des Ressources animales et halieutiques a lancé à Treichville une vaste opération de nettoyage et de désinfection des marchés de volailles vivantes dans le District d’Abidjan. Objectif : prévenir la grippe aviaire, renforcer la sécurité sanitaire des aliments et garantir aux ménages des volailles saines pour les célébrations de fin d’année.
Menée conjointement par la Direction des Services vétérinaires (DSV), la Direction des Abattoirs et de l’Hygiène alimentaire (DAHA), le projet Pro-Dangers sanitaires et l’interprofession avicole, cette opération s’étendra du 12 au 21 décembre 2025 et concernera plus de 70 marchés de volailles à Abidjan, sur un total de 170 marchés à l’échelle nationale. Les marchés d’oiseaux vivants, véritables nœuds de la chaîne avicole, sont en effet des zones sensibles où le manque d’hygiène et de biosécurité peut favoriser la propagation de maladies dangereuses.
Sur le terrain, l’approche est claire et structurée : les revendeurs assurent d’abord le nettoyage complet des installations — enlèvement des fientes, déchets, lavage des cages, sols, murs et équipements — avant l’intervention des équipes vétérinaires, chargées de la désinfection professionnelle à l’aide de pulvérisateurs et de produits adaptés. « Un environnement propre protège les volailles, les vendeurs et surtout les consommateurs », rappelle Dr Kallo Vessaly, Directeur des Services vétérinaires, soulignant que la salubrité est une barrière essentielle contre les épidémies.
L’opération vise aussi à sensibiliser les acteurs sur les bonnes pratiques de biosécurité, à lutter contre l’usage abusif de médicaments, notamment les antibiotiques administrés à la veille de la vente, et à mieux cartographier les marchés grâce à la plateforme numérique Kobotoolbox. Un enjeu crucial, car certains traitements nécessitent des délais d’attente avant consommation, sous peine de risques sanitaires pour les populations.
Autre front ouvert par l’État : l’encadrement de la vente informelle de volailles sur les carrefours et espaces non autorisés. « Il ne s’agit pas d’empêcher les gens de travailler, mais de sécuriser les conditions de vente », insiste Dr Kallo, rappelant que le virus de la grippe aviaire peut survivre plus de 40 jours dans les fientes, mettant en danger toute la filière.
Du côté des professionnels, le soutien est total. « Cette opération sécurise la qualité de la viande que nous vendons », se réjouit Kaboré Janvier, responsable associatif des revendeurs. Même assurance chez Zigui Alassane, à Treichville, qui rassure les consommateurs : « Il y aura du poulet pour tous les budgets, dans de très bonnes conditions sanitaires. »
Au-delà des fêtes, cette opération marque une étape clé dans la modernisation durable de la filière avicole ivoirienne. Assainir aujourd’hui pour mieux produire demain : l’État entend ainsi prévenir les épidémies, protéger les revenus des acteurs et garantir la santé des Ivoiriens, autour d’un produit emblématique des tables de fête.



