Le ciel s’assombrit au-dessus des cacaoyères camerounaises. Le cours du cacao a poursuivi sa chute vertigineuse, atteignant 2 639 FCFA le kilogramme le 17 octobre 2025, selon les données officielles de l’Office national du cacao et du café (ONCC). En l’espace d’un an, les producteurs ont vu leurs revenus divisés par deux, alors que le prix dépassait encore les 6 800 FCFA/kg à la même période en 2024.
Le prix à l’exportation (FOB) suit la même pente descendante, tombant à 3 084 FCFA/kg, confirmant une tendance mondiale à la baisse. En cause, un effondrement du marché international du cacao, dont les cours à la Bourse ICE de Londres ont chuté de plus de 12 000 dollars la tonne fin 2024 à environ 5 893 dollars à la mi-octobre 2025.
Selon plusieurs analystes, cette débâcle s’explique par un recul de la spéculation après l’envolée historique de 2024, combiné à un ralentissement des ventes et à des ajustements des investisseurs face à la volatilité du marché. Les grands acheteurs, échaudés par la flambée passée, préfèrent désormais attendre que les prix se stabilisent avant de relancer leurs commandes.
Sur le terrain, cette crise frappe de plein fouet les producteurs camerounais, déjà confrontés à la hausse du coût des intrants et à des conditions climatiques capricieuses. Dans plusieurs régions, les coopératives dénoncent une situation intenable : « Nous travaillons à perte, et nos stocks s’accumulent sans acheteurs », confie un planteur de la région du Centre.
Les autorités camerounaises assurent suivre de près la situation. Des discussions seraient en cours pour renforcer les mécanismes de soutien aux producteurs et encourager la transformation locale, afin de réduire la dépendance aux fluctuations du marché international.
Mais en attendant, la réalité est amère : le cacao, jadis surnommé « l’or brun du Cameroun », traverse une zone de turbulence sans précédent. Et les planteurs, piliers de cette filière stratégique, redoutent que la crise ne s’éternise, menaçant des milliers de foyers ruraux. 🍫⚠️