Le Timbuktu Institute tire la sonnette d’alarme : la stratégie du JNIM (Jama’at Nusrat al-Islam wa al-Muslimin) dans la région de Kayes, à l’extrême ouest du Mali, marque une étape inquiétante dans la transformation du groupe terroriste en véritable « État dans l’État ».
Un blocus stratégique pour asphyxier Bamako
Le blocus de Kayes mis en place par le JNIM n’est pas un simple coup de force : il s’agit d’un plan calculé pour encercler Bamako, couper le Mali de ses voisins et contrôler les grands axes régionaux, dont le corridor Bamako-Dakar, vital pour l’économie. La suspension des activités de Diarra Transport illustre déjà l’impact économique massif de cette stratégie.
Un hub économique sous emprise terroriste
Kayes n’est pas une région comme les autres : deuxième pôle économique du Mali après Bamako, elle concentre des flux commerciaux cruciaux. Le JNIM exploite cette position stratégique pour s’implanter durablement, taxer les échanges informels (comme la vente de carburant) et bâtir une véritable économie parallèle qui nourrit son pouvoir et son enracinement local.
Une menace régionale grandissante
L’offensive du JNIM dépasse largement le Mali. Les attaques à Diboli aux portes du Sénégal et l’afflux massif de réfugiés vers la Mauritanie démontrent que la déstabilisation gagne la sous-région. En fragilisant Kayes, le JNIM met directement en danger la CEDEAO tout entière, en particulier le Sénégal dont les liens commerciaux avec le Mali sont essentiels.
Un terreau fragile pour l’extrémisme
Le rapport souligne que Kayes est minée par des conflits internes persistants : tensions héritées de l’esclavage par ascendance, rivalités entre agriculteurs et éleveurs, fractures sociales exacerbées par la diaspora et les réseaux sociaux. Ces failles locales constituent un terreau que le JNIM exploite pour s’enraciner et recruter.
Vers l’effondrement du Mali ?
En s’installant au cœur d’un carrefour stratégique, le JNIM impose une forme de jihad économique, fragilise la résilience locale et accentue l’isolement de Bamako. Pour le Timbuktu Institute, la situation symbolise une nouvelle étape dans l’effondrement du Mali : il ne s’agit plus seulement d’un problème sécuritaire régional, mais d’une menace existentielle pour l’État malien et l’équilibre de toute l’Afrique de l’Ouest.
Un appel à une riposte urgente
Le think tank appelle à une reconquête militaire de grande envergure, avant que le JNIM ne consolide davantage son emprise et n’asphyxie complètement Bamako. Plus qu’une crise locale, Kayes devient le baromètre d’une guerre régionale où se joue la survie du Mali et la stabilité de ses voisins.
🔥 En clair : Kayes est devenue la pièce maîtresse d’un échiquier où le JNIM avance méthodiquement ses pions pour transformer le Mali en sanctuaire terroriste et menacer toute l’Afrique de l’Ouest.