La Cour suprême du Sénégal a confirmé, mardi 1er juillet, la condamnation d’Ousmane Sonko pour diffamation contre l’ancien ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Cette décision met fin à plus d’un an de procédure engagée par ses avocats, qui contestaient d’éventuels vices de forme. La plus haute juridiction a rejeté leur demande de renvoi devant le Conseil constitutionnel pour examiner la conformité de l’article du Code pénal ayant servi à la condamnation.
En conséquence, le Premier ministre reste tenu de verser une amende de 300 millions de FCFA à Mame Mbaye Niang. Cependant, cette confirmation ne rétablit pas son inéligibilité, grâce à la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 et amendée en avril 2025. Ce texte couvre les infractions politiques commises entre 2021 et 2024, permettant à Sonko de conserver ses droits civiques et de se présenter aux législatives de novembre 2024.
Une réouverture du procès en vue ?
Ousmane Sonko a vivement critiqué la justice lors d’un live sur les réseaux sociaux, dénonçant des « magistrats véreux à la solde des politiciens ». Ses avocats ont saisi le ministre de la Justice mercredi 2 juillet, demandant une révision du procès. Ils s’appuient sur un rapport de l’Inspection générale des finances qui, selon eux, prouverait des malversations impliquant Mame Mbaye Niang – un élément nouveau qui pourrait justifier la réouverture du dossier.
Le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a désormais la charge d’évaluer cette requête, sans délai imposé pour répondre. L’issue de cette démarche pourrait relancer le débat sur les motivations politiques derrière cette condamnation, un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, soutenu par Sonko.