À trois mois d’une présidentielle cruciale, une onde de choc secoue le PPA-CI. Au cœur de la tourmente : une note stratégique confidentielle adressée par le Vice-président Ahoua Don Mello à Laurent Gbagbo, aujourd’hui transformée en sujet de polémique nationale. Accusé à tort de vouloir imposer un “plan B” ou de fomenter une dissidence, Don Mello sort de son silence, clarifie ses intentions et dénonce une cabale interne savamment orchestrée.
Dans une déclaration cinglante, son cabinet rappelle qu’il s’agissait d’une simple note d’analyse, transmise en toute loyauté et discrétion, dans la tradition des échanges stratégiques entre les deux compagnons de lutte. Son objectif ? Stimuler une réflexion interne sur l’avenir du parti en cas de blocage politique autour de la candidature de Laurent Gbagbo, écarté de la liste électorale. Don Mello propose une stratégie de précaution : autoriser quelques candidatures alternatives, à usage strictement défensif, qui seraient annulées si la situation évolue en faveur du leader du parti.
Mais la note a fuité. Trois versions falsifiées circulent sur les réseaux sociaux, révélant selon lui une volonté manifeste de saboter le débat interne. Pire encore, le communiqué du 13 juillet signé par Sébastien Dano Djédjé, niant l’existence de ladite note, est perçu comme une négation grave de la démocratie interne.
Face à ces attaques, Ahoua Don Mello reste droit dans ses bottes. Il réaffirme son appartenance totale au PPA-CI et balaye les rumeurs sur la création d’un mouvement parallèle, qualifiées de pures fabrications. “Je ne quitterai pas le parti pour un mouvement imaginaire”, lance-t-il, visiblement déterminé à rester au cœur du débat.
Le malaise est profond. Entre stratégies étouffées, climat de suspicion et dérives autoritaires, le PPA-CI semble traverser une crise de confiance. À l’heure des grandes décisions, le parti de Gbagbo est-il prêt à affronter le défi de la transparence et du débat ? Ou sombrera-t-il dans le mutisme stratégique qui l’a déjà éloigné des urnes par le passé ? Ahoua Don Mello, en tout cas, a choisi son camp : celui du sursaut et de la lucidité.