Les rues de Nairobi, théâtre d’affrontements sanglants ces derniers jours entre manifestants et forces de l’ordre, ont finalement retrouvé un calme relatif. Les violences, qui ont fait au moins 10 morts et entraîné 567 arrestations, selon des sources locales, ont pris fin, mais la tension reste palpable.
Fin des affrontements, mais pas de la contestation
Les manifestations, menées principalement par des jeunes de la génération Z, avaient éclaté en réaction aux politiques du président William Ruto, accusé de ne pas répondre aux préoccupations de la population sur la vie chère, la corruption et le chômage. Si les rassemblements massifs ont cessé, les réseaux sociaux restent un espace d’expression pour une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.
“Les barricades sont tombées, mais notre colère, elle, ne disparaîtra pas. Nous continuerons à nous battre pour un Kenya plus juste”, assure un jeune activiste sous couvert d’anonymat.
Un bilan humain qui laisse des traces
Les images des violences policières – tirs à balles réelles, gaz lacrymogènes et arrestations brutales – ont choqué le pays et la communauté internationale. Des organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International Kenya, réclament toujours des comptes.
“La répression a été disproportionnée. Des manifestants pacifiques ont été pris pour cible. Il faut une enquête indépendante”, insiste un responsable local des droits de l’homme.
Le gouvernement tente de rassurer… sans convaincre
Face aux critiques, le pouvoir a assuré vouloir “rétablir le dialogue”, mais sans annoncer de mesures concrètes. Le président Ruto, qui avait d’abord qualifié les manifestants de “criminels”, a finalement appelé au calme, tout en évitant de s’engager sur des réformes politiques.
“Le gouvernement doit comprendre que la répression ne résout rien. La jeunesse veut des actes, pas des promesses”, analyse un politologue kényan.
Quel avenir pour le mouvement de protestation ?
Si les rues sont désormais plus calmes, les causes de la colère demeurent. La génération Z, ultra-connectée et déterminée, a montré sa capacité à mobiliser en dehors des cadres politiques traditionnels.
Deux scénarios se dessinent :
Un retour des manifestations si le gouvernement ne propose pas de réponses tangibles.
Une radicalisation du mouvement, avec un possible durcissement des tactiques de protestation.