La Banque Africaine de Développement (BAD) a présenté ce lundi son rapport annuel couvrant les 54 pays africains, avec un focus particulier sur la Côte d’Ivoire. Placé sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », ce document met en lumière les performances économiques du continent et les défis à relever.
Une croissance ivoirienne saluée, mais des défis persistent
Le Professeur Kevin Urama, Économiste en chef et Vice-président du complexe connaissance et gouvernance de la BAD, a qualifié la croissance du PIB ivoirien d’« impressionnante ». Selon lui, « si la Côte d’Ivoire améliore sa gouvernance et ses capacités institutionnelles, elle pourrait doubler son taux de croissance actuel ». Il a également souligné le poids important du secteur informel, qui représenterait 30 à 40 % de l’économie nationale.
Lors du lancement officiel du rapport, le Professeur Clément Kouakou, Directeur de cabinet adjoint du ministère de l’Économie, du Plan et du Développement (représentant la ministre Nialé Kaba, Gouverneure de la BAD pour la Côte d’Ivoire), a détaillé les actions gouvernementales visant à mobiliser des capitaux et à financer les priorités nationales. Il a réaffirmé l’engagement de l’État à poursuivre les réformes structurelles pour créer un environnement favorable au développement durable.
Des indicateurs économiques solides, mais une mobilisation des ressources à améliorer
Kadio Lionel Kouao, Économiste pays à la BAD et à l’ENSEA, a présenté les principales conclusions du rapport. La Côte d’Ivoire affiche une croissance robuste, avec un PIB réel estimé à 6,1 % en 2024 et des prévisions stables autour de 6,3 % pour 2025-2026. L’inflation est en baisse (3,5 % en 2024 contre 4,4 % en 2023), et le déficit budgétaire a été réduit à 4 % du PIB (contre 5,2 % en 2023).
Cependant, malgré ces performances, la mobilisation des ressources internes reste insuffisante, un défi que les autorités devront relever pour soutenir une croissance inclusive et durable.