C’est un retrait qui ressemble à une défaite. L’armée malienne a finalement plié bagage à Boulkessi, abandonnant ce camp stratégique du centre du Mali après deux attaques jihadistes dévastatrices. Selon nos informations, plus un seul soldat ne tenait les lieux ce samedi 7 juin. Seuls des véhicules militaires éventrés, des tentes en lambeaux et des stocks de vivres abandonnés témoignent encore de la présence des forces gouvernementales.
La chute de Boulkessi, vaste casernement de plusieurs hectares, est un coup dur pour Bamako. Mercredi, un premier assaut des jihadistes – venus en pick-up et motos – a fait des dizaines de morts parmi les troupes maliennes. Jeudi, un second raid, cette fois avec des drones, a scellé le sort du camp. Un convoi de l’armée a été dépêché en urgence pour évacuer les derniers survivants, selon des sources sécuritaires.
Officiellement, l’état-major parle d’un « retrait stratégique ». Mais sur le terrain, les faits sont accablants : Boulkessi, verrou clé dans la lutte anti-terroriste, tombe sous la pression du Jnim, affilié à al-Qaïda. Ce groupe intensifie ses attaques sur tout le territoire, réduisant comme une peau de chagrin les zones contrôlées par l’État malien.