Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les troisièmes revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) ainsi que la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), et a achevé les consultations de 2024 avec la Côte d’Ivoire.
Les résultats de la Côte d’Ivoire ont été solides dans le cadre des accords de 40 mois au titre du MEDC et de la FEC, avec un accès combiné de 2 601,6 millions de DTS (soit 400 % de la quote-part), ainsi que dans le cadre de la FRD, avec un accès de 975,6 millions de DTS (soit 150 % de la quote-part). La mise en œuvre des programmes a été satisfaisante, tous les critères de réalisation, repères structurels et mesures de réforme ayant été respectés ou mis en œuvre. L’achèvement des revues ouvre la voie à un décaissement immédiat d’environ 808,5 millions de dollars au titre des accords MEDC/FEC et FRD.
La détermination des autorités à mettre en œuvre des réformes dans le cadre des deux programmes devrait permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme et de renforcer sa résilience face au changement climatique. Cependant, des obstacles structurels de longue date, tels que la prépondérance du secteur informel et les lacunes en matière d’égalité entre les genres, freinent une croissance plus forte et inclusive.
L’économie ivoirienne reste résiliente, soutenue par une forte consommation et une demande d’investissement, malgré une production agricole et une activité de construction inférieures aux prévisions. Une croissance soutenue est attendue à court et moyen terme, grâce au redressement de la production agricole, à un renforcement de l’activité des industries extractives et à une croissance de la production d’énergie soutenue par des investissements en modernisation. L’inflation se modère, et le secteur financier reste solide. Les engagements pris lors de la COP 29 devraient également contribuer à mobiliser des financements pour l’action climatique en Côte d’Ivoire.
Les déséquilibres budgétaires et extérieurs se résorbent progressivement depuis 2023. Un rééquilibrage budgétaire fondé sur les recettes est en bonne voie, et la viabilité de la dette s’est améliorée. Le déficit budgétaire a diminué de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % du PIB en 2023, grâce à des mesures efficaces au niveau des recettes. D’autres mesures portant sur les recettes en 2024 et 2025 devraient accompagner un nouvel assainissement des finances publiques pour atteindre un déficit de 4 % du PIB en 2024 et de 3 % du PIB en 2025. Le risque de surendettement est modéré, et les perspectives de la dette se sont améliorées, principalement grâce à l’amélioration des ratios de liquidité et aux opérations préventives de gestion de la dette. Après un creusement du déficit courant à 7,9 % du PIB en 2023, une nette amélioration est attendue en 2024, grâce à une amélioration des termes de l’échange.
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a déclaré que la performance de la Côte d’Ivoire dans le cadre des programmes appuyés par le FMI est solide, ce qui témoigne de l’engagement des autorités à maintenir la stabilité macroéconomique. Des efforts de réforme continus et résolus maintiendront un risque modéré de surendettement tout en consolidant le rôle du pays comme point d’ancrage de la stabilité régionale.
L’assainissement des finances publiques envisagé dans le budget 2025 reposera sur des mesures fiscales permanentes et de qualité, ainsi que sur des réformes des administrations fiscale et douanière. Ces mesures permettront d’atteindre l’objectif de déficit de 3 % du PIB fixé par l’UEMOA en 2025 et de réduire les risques liés à la viabilité de la dette du pays. Le maintien de la mobilisation des recettes intérieures reste prioritaire pour financer une transformation économique plus profonde et permettre à la Côte d’Ivoire de se hisser au rang de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
Il est essentiel de poursuivre les réformes structurelles et d’améliorer la protection de l’intégrité financière et de la gouvernance pour libérer le potentiel du secteur privé. Combattre et réduire l’informalité renforcera les investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, et rendra la croissance plus inclusive. La poursuite des efforts visant à renforcer la résilience aux risques climatiques sera également importante pour assurer une transformation durable de l’économie ivoirienne.